Il faut me parler, me parler. Moi je deviens folle sans toi. J'échange des mots, avec deux hommes. Je reste froide, je mets des points partout, un peu comme je le fais avec toi, quand je suis de mauvaise humeur. Parce-que je veux leur glacer les fleuves rouges, je veux qu'ils se disent qu'il n'y a que toi,même si ils n'en ont rien à faire. J'attire leurs mots puis les renvoient aussitôt. Je crois que ça me fait sourire. Je crois que je joue, en t'attendant. Je joue avec les hommes qui ne sont pas l'homme. Puisque c'est toi. Je t'ai vu contre une barrière, baillant, trainant tes phalanges sur ton bras froid. Tu disais me voir partout. Et c'était moi. Un peu. Tu me dis que tu rentres. Alors je soupire, et j'attends. Je vais jouer encore avec l'attente. Il paraît qu'elle n'est pas patiente.
Aujourd'hui tu m'as embrassée sur le nez. Mais je sais que non. Je t'embrasserais sur le nez aussi.
Jenetequitteraisjamaismontrésor.
Il sera froid là, et j'aurais les lèvres pourpres.
