jeudi 2 septembre 2010

06h24. Et toujours les heures. C. ne m'a pas envoyé de mots.
C'est une heure où ses paupières dansent encore avec la nuit. Fraîche, froide.
Je me demande si tout ira bien. Bientôt, après.
Il y a des souvenirs sans corps, juste quelques âmes sous ma peau.
Alors j'ai pleuré, pour eux, et pour C., sans corps, sans visage, la nuit, hier, toujours, depuis quelques temps.
En me réveillant ce matin, j'ai directement su ce que j'allais lui offrir à noël.
J'ai immédiatement pensé à tout ce qui pourrai être. Á la vie d'hiver. Á un thé avec Alice autour de la table blanche. Á des feuilles entières d'encre noire étalée à l'abri des yeux du monde. Á des bougies vertes. Á une odeur de pomme. Á sa pomme d'Adam. Aux baisers. Aux retards. Á un jour de pluie, plein de promesses d'Amour éternel. Á ma fenêtre avec vue sur l'Automne.
Je pense à la lettre envoyée à C., après avoir regardé Forrest Gump, à la peur de le voir partir là ou jamais je ne pourrais le retrouver. J'ai peur de toi, enfin, de moi sans toi, et de ton corps sur autre, de ta vie en silence, beaucoup trop loin, de ta peau perdue au détour d'un chemin de terre, d'un endroit trop fréquenté; j'ai peur de ma vie sans la tienne.
Alors je vois des livres, une journée d'hiver. Je me vois sourire,enroulée dans un pull gris, surprenant une chute de neige à peine entamée.
Que manger aujourd'hui? Des flocons.
J'emporterais les roses sèches, dans un vase transparent, pour ne pas cacher le ruban rouge, qui entoure la dernière. Une place promise devant les rideaux vert. Dans moins d'un mois.