jeudi 16 septembre 2010

Tout à l'heure, il a commencé à pleuvoir.
Alors j'ai pensé que c'était une belle journée pour de la pluie. Je n'ai pas trop souri depuis ce matin, A. est triste, C. me manque, j'ai eu F. au téléphone, et il est incapable de parler, et j'ai même fait ce que je n'aurais jamais fait sans qu'on me le demande. Oui, c'est une belle journée pour une averse. Tout est terne autour. Les meubles, les tissus, les visages; même le papier cadeau du petit singe à la lampe dorée. La lettre de mon insuffisance au permis. Quelques bouteilles d'eau vides. Une à demi-pleine. Des maux à lire et relire, sans fin. Mes quelques diplômes et traces de réussite. La boîte à bijoux avec tout mon passé, dedans, enfermé.
Il y a un vent, léger, qui me caresse la nuque, et j'ai froid. Depuis tout à l'heure j'ai froid. Depuis tout à l'heure mes fleuves ont viré pourpre. L'odeur des larmes me glace le sang.
Alors j'ai écrit en gros, en violet. Pilule.
J'ai pensé que ça devait être affreux, mais que je ne peux rien pour lui. Il est trop tard.
C'est cela le problème des hommes. Ils sont toujours en retard.
Je pense qu'aujourd'hui plus que jamais, mon écriture est faussée. Parce-que aujourd'hui, plus que jamais, je ne suis personne.