jeudi 19 mai 2011


Tes phalanges, sur mon dos. Tes ongles, dans mon dos. Tu me serre fort, très fort. J'ai bien trop peur pour avoir mal. J'ai trop peur que ça ne soit la fin. C'est toujours pareil, après. On s'aime comme jamais. On devrait sortir, faire prendre l'air à notre Amour, lui aussi il étouffe entre ces murs, dans ce tout petit espace. Alors vraiment, on devrait. Le prendre par la main comme un enfant, le faire marcher dans l'herbe, courir après lui, lui laisser un peu d'avance, mais le rattraper. Il ne peut pas fuir, parce-qu'on s'aime trop, voilà. On avait déjà décidé de se quitter un peu pour mieux s'aimer. Là il faudrait plus vivre dehors. Hors de nos corps. Dans les frais matins toulousains. Ce serait mentir que dire que notre mer est toujours rouge. Notre eau a elle aussi des tâches noires. Ça me fait sourire, quand les gens pensent que rien ne nous arrive, que tout est parfait tout le temps. Tout ça n'est qu'une question d'oxygène. On devrait toujours avoir un masque sous la main.

Colin, je t'aime bien trop fort, mon tendre Amour.