samedi 28 avril 2012

Un homme nous parle, il regarde C. et dit "alors, tu ne veux pas m'aider?". Je vois qu'il est gêné, qu'il a peur, moi aussi j'ai peur. J'ai juste peur parce-qu'il a un couteau, il nous le montre, il parle de sang, il dit qu'il égorge, que les morts ne peuvent pas parler alors peu importe. Putain si tu ne l'avais pas ton couteau, petit con, voilà un moment que tu serais recroquevillé sur le sol serrant les restes de tes couilles; ça tombe bien, j'ai beaucoup trop accumulé ces temps ci.
Véhicule de police s'arrête. Je les regarde comme pour dire "c'est lui putain, c'est lui, prenez le".
Nous mangeons tard, nous repartons tard, il n'y a plus de moyens de transport, mais peu importe. Nous avons pédalé 57 minutes, ne sachant pas vraiment ou nous étions, nous sommes rentrés, il est parti ce coucher, je suis venu le rejoindre et étreindre son corps comme pour remercier je ne sais qui, que l'on soit toujours en vie.