vendredi 21 juin 2013

Les histoires impossibles.

Elle n'avait toujours que le rien sur les os, le vide de ses yeux, le silence de sa voix, le bleu de ses pensées. Si il n'y a rien à entendre rien ne peut résonner, tout peut se taire. Et elle aimait ça.
L'été, le soleil tentait de prendre place dans son lit, elle le chopait par un rayon et le balançait à même le sol, elle ne voulait personne. Personne sauf la lune qui avait les lèvres bien trop froides pour embrasser une femme. On ne pouvait pas parler de larmes, on pouvait parler de sentiments invisibles, transparents. Elle enfonçait ses genoux pointus dans ses draps, tout en grattant fort devant elle. Souvent des morceaux de coton venaient s'étouffer sous ses ongles. Elle les entendait hurler, supplier. Ils finissaient tous dans le même cercueil, côtoyant des peaux de bananes et des rendez-vous déchirés. Mais lorsque venait la nuit, la jeune fille se posait là, à sa fenêtre, et elle tendait les lèvres, filet à baisers. Ce n'est pas que la lune ne la voyait pas; c'est qu'elle avait peur de la glacer sur place. Pourtant la demoiselle n'en avait rien à faire, elle aurait pu mourir pour un baiser.

Partiel d'évaluation, 21 juin 2013.